• L'Homme qui marchait sur la Lune

    Détails

    L'Homme qui marchait sur la Lune, d'Howard McCord
    Editions Gallmeister, 136 pages, 7 euros

    Résumé

    Qui est William Gasper, cet homme qui depuis cinq ans arpente inlassablement la Lune, une "montagne de nulle part" en plein coeur du Nevada? De ce marcheur solitaire, nul ne sait rien. Est-il un ascète, un promeneur mystique, un fugitif? tandis qu'il poursuit son ascension, onctuée de souvenirs réels ou imaginaires, son passé s'éclaire peu à peu: ancien tueur professionnel pour le compte de l'armée américaine, il s'est fait de nombreux ennemis. Parmi lesquels, peut-être, cet homme qui le suite sur la Lune? Entre Gasper et son poursuivant s'engage alors un jeu du chat et de la souris.
    D'une tension narrative extrême jusqu'à sa fin inattendue, L'Homme qui marchait sur la Lune est un roman étonnant et inclassable.

    Avis 

    William Gasper est cet homme solitaire se promenant sans cesse sur cette montagne, la Lune. Et il marche, jour après jour, vers un but qui lui est propre, gravissant la montagne qu'il connait dans ses moindres recoins. Il ponctue son voyage de ses souvenirs, parfois peut-être de ses hallucinations passées. Jusqu'au moment où, se sentant traqué, il devient prédateur cherchant à surprendre sa proie. Puis son périple continue comme auparavant, jusqu'à son retour "chez lui", dans son container de location. Mais son paisible voyage ne se terminera pas aussi aisément.

     
    Difficile de donner un avis sur ce livre, pour le moins surprenant. Globalement, je m'attendais à lire une traque dans un décor montagnard, une histoire inhabituelle et prenante. Malheureusement, le côté prenant a raté son rendez-vous. La traque n'amène pas vraiment de suspense et se termine rapidement, sans savoir si elle était vraiment ce qu'elle semblait être, une poursuite. Malgré l'histoire courte, le livre m'a parue long et flou, ne comprenant pas vraiment le but de ce récit, la morale qu'il apporte.

    Le côté agréable qui se dégage est la sensation de liberté. William se déplace dans un décor gigantesque, au milieu des montagnes, avec quelques restes de neige éparpillés ça et là et le ciel s'étendant au dessus de la tête, sensation d'espace envoutante. Mais ajouté à l'absence quasi totale de dialogues du fait du nombre plus que réduit de personnages se côtoyant dans ce roman, une impression de solitude étouffante nous prend avec force, provoquant contradictoirement un malaise claustrophobique.
    Les souvenirs que William ramène à la surface sont intéressants. Ancien militaire ayant combattu, il nous décrit quelques scènes poignantes et très réelles de guerre, de fuite, de peur.
    Quant à la traque dans la montagne, cet ennemi invisible, William s'en soucie finalement que très peu, son but étant clair et précis au fond de lui, et ne maitrisant probablement qu'une méthode pour éliminer cette menace. Ce comportement est pour le moins déroutant et finalement malsain, mettant le lecteur mal à l'aise.

    William Gasper est un personnage étrange, difficile à cerner au point qu'on se demande si finalement nous voulons vraiment le cerner. Paradoxal. Il a cette personnalité totalement détachée du monde, imprégnée de solitude, de violence, d'horreur et en fait, peu humaine. C'est l'impression qu'il m'a donnée: pas vraiment animal, mais pas vraiment humain. Assassin "professionnel", il semble tuer comme il prépare son thé: sans réfléchir. Là où un esprit humain ne voudrait pas s'aventurer, le sien s'y engouffre avec précipitation, allant jusqu'à se poser des questions plus que dérangeantes. Aucun des aspects de ce personnage ne semble attachant, mais il provoque des réactions chez autrui, ne pouvant laisser indifférent.

    La construction du récit est assez inhabituelle pour moi, avec de longs chapitres, peu de paragraphes et de longues phrases imposant un rythme peu soutenu. Le vocabulaire utilisé est recherché et parfois d'un autre temps, mais il est aussi cinglant et cru dans certaines scènes, aucun tabou ne se dégage lorsque le sexe est évoqué. L'auteur utilise beaucoup d'images et de métaphores parfois difficiles à intégrer pleinement. Le style de l'auteur est différent de ce qu'il se fait actuellement, on y décèle la passion même si je n'y suis pas particulièrement réceptive. Il insiste sur les descriptions du paysage qui finalement, joue un rôle prépondérant dans l'histoire, comme un second personnage principal.

    Je conseillerais ce livre aux personnes ayant un besoin de réflexion et de compréhension de l'Homme, dans son ensemble, William étant un personnage unique qui ne se rencontre pas dans tous les récits.

    Pour finir, un grand merci aux éditions Gallmeister pour cette opportunité de partenariat et au forum des Accros et Mordus pour le travail accompli et pour m'avoir choisie pour cette nouvelle expérience !

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